7 avril 2021 – Remise du Titre de Gardien de la Vie à Robert Gamzon et la Sixième

Robert Gamzon et la branche clandestine des EEIF, La Sixième, sont honorés lors de la célébration du Yom HaShoah organisée en ligne.

Qui était Robert Gamzon

Qui était Robert Gamzon (1905-1961) ?

Connu sous son nom de scout, son totem Castor, Robert Gamzon avait fondé les Eclaireurs Israélites de France en 1923. D’ailleurs aujourd’hui sont célébrés à Versailles, où il fait sa promesse, les 90 ans de ce mouvement de jeunesse. « Castor », a 17 ans lorsqu’il fonde les Eclaireurs Israélites. Il sera un véritable mentor pour toute une génération d’éclaireurs. Après la Libération, Castor ouvre l’école Gilbert Bloch qui sera l’école des cadres EI, puis il quitte la France avec toute sa famille et un groupe de quarante EI en 1948, et s’installe au kibboutz de Sdé-Eliahou. En Israël, il est nommé Maître de recherche au département électronique à l’Institut Weizmann. Un séminaire de chefs EI en Israël à la fin août 1961 sera son dernier contact avec le mouvement. Il meurt trois jours après, noyé lors d’une baignade sur les plages d’Ashdod.

Il était totémisé Castor soucieux.
Son père était ingénieur des mines, son grand-père maternel le Grand Rabbin de Paris Alfred Lévy. Étant jeune, Robert Gamzon a toujours eu la passion du bricolage ; il installait toutes sortes de gadgets. Plus tard, il entrera à l’École Supérieure d’Electricité.

Au cours d’un séjour dans le Massif Central, il approche un camp d’éclaireurs unionistes, et l’idée lui vient de créer un mouvement d’éclaireurs israélites. Le 27 mai 1923, Castor est le chef de la première patrouille des Éclaireurs Israélites de France qui fait sa promesse dans la synagogue de Versailles. Il sera le principal artisan du développement du mouvement et de la formation de ses cadres, en faisant notamment le choix de l’ouverture aux éclaireuses dès 1926, et celui du pluralisme juif en unifiant les pratiques religieuses au sein des EIF — appelé « minimum commun » — en 1932.

Sa vision de l’unité du peuple juif au sein du mouvement scout rencontrera l’adhésion de personnalités d’exception telles Edmond Fleg et Léo Cohn, qui l’aideront à mettre en pratique les fondamentaux d’ouverture et de pluralisme qui caractérisent encore aujourd’hui le mouvement des EEIF.

En 1930, Robert Gamzon épouse Denise Lévy (totémisée Pivert), cheftaine à Paris. Quatre enfants : Lilette (Lia) en 1931, Daniel en 1932, Élie en 1943 et Myriam en 1944 naîtront de cette union. Pendant ces années, Robert Gamzon travaille dans l’industrie de la radio, dans l’électro-acoustique.

Pendant la guerre de 1940, Castor est lieutenant. Mais l’armée française est balayée et la France occupée. En août 1940, Robert Gamzon réunit à Moissac l’équipe nationale des EIF pour tracer l’action future du mouvement. En novembre 1940 est créé le chantier rural de Lautrec. Malgré la dissolution du mouvement par les autorités de Vichy, il dirige les EIF pendant toute la période de l’Occupation avec comme activité principale le secours et la protection des enfants juifs et leur passage en Suisse ou en Espagne, et les actions de Résistance pour les plus âgés.

Sous le nom de capitaine Lagnes, il rejoint de nombreux jeunes EI dans le maquis commandé par le colonel Dunoyer de Segonzac (monts de Lacaune en 1944). À la tête de la compagnie « Marc Haguenau » (Secrétaire général du mouvement,  fusillé en février 1944 par la Gestapo), il participe activement à la libération des villes de Castres et de Mazamet.

En juin 1946, il dirige l’École Gilbert Bloch à Orsay qui vient d’être créée pour former les futurs cadres d’une communauté décimée par la Shoah.

Il fait son alya et monte en Israël en 1949 avec sa famille et 40 membres des EIF, pour y fonder un kibboutz scout à Sdé-Elihaou. Diplômé de l’École Supérieure d’Electricité, il finira Maître de recherche au département électronique à l’Institut Weizmann.

Sa fin tragique — il meurt noyé lors d’une baignade sur les plages d’Ashdod le 1er septembre 1961 — ne doit pas faire oublier ses dernières recommandations aux chefs EI lors d’un camp-séminaire organisé l’été 1961 en Israël qui réunissait une centaine d’anciens EI établis dans le pays avec une centaine d’autres venus de France :

« Soyez ce que vous êtes et soyez-le à fond, faites ce que vous faites et faites-le bien. »