L’Association des Gardiens de la Vie honore le Dr. Jean Escoubès
Le dimanche 16 juillet 2017, une cérémonie de commémoration des rafles du Vel d’Hiv s’est tenue à la Clairière des Justes à Thonon-les-Bains.
A cette occasion, le Dr Jean-Bernard Lemmel, Président de l’Association Française pour l’Hommage aux Justes et aux Gardiens de la Vie a décerné à titre posthume au Dr. Jean Escoubès, en présence de sa famille, le Titre de Gardien de la Vie pour son action héroïque durant la Shoah.
Un moment très émouvant pour les enfants de ce médecin honoré, personnalité marquante, estimée et reconnue dans toute la région du Chablais.
Le Dauphiné Libéré, en date du 14 août 2017, rendait Hommage au Dr. Jean Escoubès :
« On connaissait le résistant Jean Escoubès. Le voilà désormais également Gardien de la Vie. L’Évianais, décédé le 1er octobre 1964, a été inscrit à titre posthume, le 16 juillet 2017, dans le Livre d’Or du Mémorial de la Communauté Juive de France en tant que Gardien de la Vie, pour avoir « contribué, au péril de sa vie, à des sauvetages d’hommes, de femmes et d’enfants juifs menacés de déportation vers les camps d’extermination », durant la Seconde Guerre Mondiale.
Une reconnaissance que ce Gascon d’origine, qui « n’était pas homme à rechercher les honneurs » selon l’aîné de ses six enfants François, doit notamment aux recherches entreprises par Jean-Bernard Lemmel, membre du conseil du Consistoire Central de France et Président de l’Association Française pour l’Hommage de la Communauté Juive de France aux Justes et aux Gardiens de la Vie.
Un travail de mémoire qui a permis de réunir des témoignages mettant en lumière les services rendus à des personnes juives en situation de danger par ce diplômé de l’École de santé militaire de Lyon, arrivé en 1937 à Évian avec son épouse Germaine originaire, elle, d’Hermance en Suisse. Car Jean Escoubès ne s’est pas contenté d’écrire certaines pages de la résistance dans le Chablais, venant également en aide, « jour et nuit », à « tous ceux ayant frappé à sa porte », ainsi que le raconte le résistant Bernard Epelbeim. Parmi eux, évidemment : de nombreux juifs, traqués… « Pour m’aider à me confondre dans l’anonymat, il s’est ingénié à me donner toutes les apparences d’une catholique, évoquait mon baptême et m’a fait donner par sa secrétaire le missel de sa mère, que j’ai toujours », confie l’une d’elles.
Des juifs que Jean Escoubès a protégés, et aidés à s’évader en Suisse lorsqu’il les sentait en danger… « En 1943, la situation devenant particulièrement dangereuse, il me fit quitter Évian avec l’abbé Gallay. Ensemble, ils cachèrent nos biens, pendant que ma mère allait aussi se cacher chez une famille amie du docteur, à Thônes », peut-on lire dans un autre témoignage recueilli par Jean-Bernard Lemmel.
« En agissant ainsi, insiste l’auteur de cette lettre, le docteur Escoubès prenait le risque d’être arrêté et déporté avec toute sa famille. » Assurément… Même si lui aura toujours considéré n’avoir rien fait d’autre que son devoir d’homme. »